Gallispania

Gallispania XIV - Le vin et l'art.

LE VIN ET L'ART : PEINTURES & TAPISSERIES

 

       Il ne s'agit pas de peindre avec du vin, comme l'aquarelliste croate, Sanja Jancovic, mais de voir comment sont représentées par les artistes des scènes de vendanges, des scènes de fêtes bachiques, & comment l'on peint des portraits & des natures mortes où figurent des bouteilles & des verres qui contiennent des vins de toutes les couleurs.

    Le jus d'octobre, forme argotique qui désigne de façon plus poétique que le pinard ce nectar qui fait nos délices, la plupart du temps, implique que les grappes de raisins soient récoltées, foulées, pressées, que leur moût précieux soit vinifié. Un tel sujet est illustré par une abondante iconographie : choisissons les oeuvres les plus célèbres ou les plus curieuses.

     Le Museo Nacional del Prado expose La vendimia o el Otoño, tableau peint par Francisco José de Goya y Lucientes, en 1786. On y reconnaît la meilleure société madrilène, en habit traditionnel - un couple avec enfant - qui côtoie le peuple, le temps de la récolte, & goûte le raisin. La splendide tapisserie, intitulée Les Vendanges, joyau du Musée de Cluny, dans le 5ème arrondissement de Paris, est une tenture de haute-lisse du début du XVIème siècle, de grande taille, qui juxtapose des étapes successives : la récolte des grappes, le foulage, le pressurage & même l'entonnage. Là encore, paysans & seigneurs sont côte à côte, ce qui signifie que le vin créait un lien social, du moins provisoirement. 

    Il existe une quantité faramineuse de tableaux appelés natures mortes en France, mais d'abord stilleben en Flandres & bodegones en Espagne, où sont disposés savamment, entre des fruits, des victuailles & des objets variés, des verres & des coupes de grand luxe dans lesquels miroitent toutes sortes de vins.

     La célèbre huile sur bois de Lubin Baugin, Le dessert de gaufrettes , est visible au Musée du Louvre, sauf si des Danois ou des Norvégiens de plus d'un mètre quatre-vingt dix font écran. Au-delà de la grande virtuosité & du sens de l'épure d'un peintre énigmatique, cette huile sur bois, appelée au XVIIème siècle peinture coite, prend des allures de vanité. Ni crâne ni sablier mais une composition très austère qui se limite à l'essentiel. On peut reprendre une expression connue : c'est une sorte d'eucharistie laïcisée. Le verre - vu sa taille - ressemble à un calice, le vin au sang du Christ & ils se détachent sur un fond noir qui évoque les ténèbres éternelles. A gauche, un mur de pierre brute fait penser à un caveau. La vie est brève, les gaufrettes aussi fragiles que les êtres humains & la fiasque de vin, grossièrement rebouchée avec un linge, rappelle que tout s'évente avec le temps.

    Aux antipodes de ce qu'on a appelé L'Ecole Française, les Flamands sont des paillards & une très grande partie de leurs oeuvres regorgent de tablées trop garnies : le but suprême consiste à peindre d'une façon quasi illusionniste, presque en trompe l'oeil, leurs richesses : des agrumes, des coquillages, des poteries chinoises, des pâtés en croûte, des fromages. C'est un pur exercice de style, avec le reflet d'une fenêtre dans le cristal d'un gobelet à fioritures ou d'un hanap ciselé & parfois doré. L'un d'entre eux fait exception : grand maître anversois, insurpassé dans le raffinement & la sobriété de ses réalisations, le célèbre Jan Davidsz De Heem fait l'admiration des visiteurs du musée Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, avec sa Nature morte aux fruits et un verre de vin, ou Le Petit déjeuner. 

     Boire du très bon vin a toujours été une fête dans les sociétés huppées. Le tableau le plus amusant qu'on puisse contempler se trouve au Musée Condé de Chantilly, là où Vatel inventa, dit-on, la fameuse crème fouettée pour le Prince de Condé : il s'agit du Déjeuner d'huîtres, une grande huile sur toile de Jean-François de Troy. Des aristocrates y boivent du champagne à gogo & certains d'entre eux regardent avec amusement un bouchon qui a sauté.

     Enfin, que de portraits où figurent des visages ou des bustes & des verres de vin ! Le plus original est probablement l'huile sur toile de Diego Rodrigo de Silva y Velázquez, intitulée Hombre con copa de vino, acquise par le Toledo Museum of Art, dans l'état de l'Ohio : le verre est très simple - en bec de cigogne - empli presque à ras bord de vin blanc & le gentilhomme ganté qui le tient regarde les spectateurs d'un air goguenard & semble lui dire : - ¡ Salud !

     Parmi le cercle des imitateurs de Watteau, Philippe Mercier a peint Le jeune dégustateur : un adolescent aux yeux bleus, fasciné par la couleur du vin que contient un verre cylindrique, a sans doute dérobé les clefs d'une cave & s'apprête à succomber à la tentation. Ce petit format peut tout à fait passer inaperçu, vu l'immensité du Louvre. On notera qu'au XVIIIème siècle, les vins rouges étaient clairs. Les Bordelais actuels vendent aux Etats-Unis leurs crus classés, presque aussi foncés que de l'encre. 

     Née en 1942, Francine Van Hove a fait de cet exercice son fonds de commerce : il est vrai que le nu féminin est un marché lucratif, parce qu'il invite au voyeurisme. Difficile de trouver ses oeuvres, aujourd'hui, sauf sur le site web de la galerie L'Oeil du Prince, à Biarritz : il y a quelques reproductions comme " A ma santé, Trinquons, ou Le Reflet sur l'épaule. 

     Bien sûr, il n'est pas envisageable d'écrire un article exhaustif : il faudrait des livres entiers & il n'en manque pas : par exemple, les deux tomes de Natures Mortes publiés par Claus Grimm - peintre, copiste & professeur d'histoire de l'art à Universität Constanz - chez Herscher, soit environ cinq-cents pages, ou bien encore D'après nature de Claudia Salvi, historienne d'art : un seul volume de 224 pages, édité par La Renaissance du Livre. A cela s'ajoutent les 270 pages du catalogue d'une grande exposition consacrée à Lubin Baugin, en 2002, au Musée des Beaux-Arts d'Orléans & publié par La Réunion des Musées Nationaux. Impossible, aussi, d'insérer des photographies d'oeuvres protégées par le droit d'auteur : dura lex, sed lex. Mais ce serait vraiment abuser de la patience des éventuels lecteurs espagnols de ce site que de différer aussi longtemps le dénouement, le soir de la Fête de la musique.

               Alain ANDRÉ - 21 de junio de 2022.

I. ¿ Cuál es su pintura favorita sobre este tema ? ¿ Por qué ?

II. Este artículo se restringe al análisis de tres ámbitos. ¿ Conocéis obras picturales que tratan otras temáticas ? 

                  Gracias por vuestra participación.

                

  1. #1

    Josep_Gallego

    Muchas gracias por ilustrarnos en tan bonita materia, pasaremos un buen rato disfrutando esas obras que citas. Diego Velázquez nos dejó el triunfo de Baco, que podemos disfrutar en El Prado, que muestra la sonrisa y el calor que puede ofrecernos el vino. Saludos. Josep

  2. #2

    Disfraz

    en respuesta a Josep_Gallego
    Ver mensaje de Josep_Gallego

    Buenas tardes, Josep.

    Gracias por el cumplido. Mira que soy coleccionista de obras de arte, desde hace cuarenta años - cuadros, estatuas, bibelots - y de botellas de vinos añejos : los dos se complementan.
    Conozco bastante bien el afamado " Museo Nacional del Prado " : de hecho, soy más madrileño que francés.
    " El triunfo de Baco o Los Borrachos " es un óleo sobre lienzo, de gran tamaño. Se trata de un cuadro de tema mitológico : se nos muestra al dios romano del vino y, por otra parte, a unos personajes que son borrachos. En el primer plano, hay también un bodegón y el conjunto es absolutamente fenomenal. Dicen que Velázquez fue influenzado por Rubens y El Tiziano : quizás, quizás ... De todas formas, pintor de la Corte, nunca cayó en el tenebrismo de Michele Merisi da Caravaggio, como otros tantos artistas - los franceses : Tournier, Valentin, Vouet, Vignon, los holandeses : Storm, Bloemaert, Ter Brüggen, - los italianos : Crespi, Manfredi y Gentileschi.
    Dicho esto, me gustan mucho el " Baco adolescente " y " el " Joven Baco enfermo " del Caravaggio. El primero está expuesto en la " Galleria degli Uffici " de Firenze. Existen también " Bacco e un bevitore " de Bartolomeo Maestri, considerado superior al Caravaggio y una obra más tardía pero bastante divertida de Michelangelo Maestri, titulada " Busto di Bacco."

    Sadudos báquicos / Alain

  3. #3

    Joaquin1965

    Buenas tardes Alain,

    Tenías razón en el mail de hace dos días. Coincidió con el examen de mis (insultantemente) jovenes alumnos, y cuya corrección he interrumpido durante un rato.

    A diferencia del francés, mis conocimientos del arte son mucho más limitados de lo que quisiera.

    En cuanto a mi cuadro favorito sobre el tema, fácil me lo pones: "Copa de coñac tumbada", obra de una artista con la que tengo tanta relación que estoy casado con ella, la cual se ubica en mi despacho de trabajo, al lado de otra obra suya "Códices antiguos", que imitan antiguos libros de Derecho clásico.

    En todo caso, creo que el cuadro español emblemático del vino es "Los borrachos", en donde se corona a Baco como Dios, aunque siempre me ha gustado mucho el cuadro de Goya -nacido a escasos km de donde ahora escribo- "La merienda", el cual quizá debió haberse titulado "La bebienda", pues en el poco se come y parece que más se bebe.

    Por lo demás, te diría que hay otras artes en donde la pasión por el vino (en términos generales) es muy importante, siendo quizá la más importante la orfebrería, por razones obvias, al ser el arte que más veces ha replicado la copa o cáliz más importante de la humanidad: el santo grial.

    Junto a ello, no debe dejarse de lado la escultura. Buena prueba de ello mi avatar en este sitio web, titulado "Estatua de otoño, o Baco en el puente santa trinidad" de Florencia (situado sobre el río Arno) y que siempre se ha visto eclipsado por el Baco ubicado en el museo del Bargello de la misma ciudad, obra del más grande escultor de la historia: Miguel Ángel.

    Por supuesto, si uno se cambia de Galería/Museo en Floencia y se va a la de los Uffizi, pude ver también el Baco de Caravaggio.

    Cosas de ser la cuna del renacimiento.

    Abrazo vínico/artístico.

  4. #4

    Ralfilauren

    ¡Buenos días Alain! disculpa la demora pero he estado embriagado, ni de vino, ni de poesía, ni de virtud, de trabajo. Contesto ahora que ha cesado mi estado superior de sobriedad y ha empezado una época más relajada, tengo pasiones, no soy una persona excepcional, no soy moderado en todo ni un esclavo martirizado del tiempo pero tengo ciertas obligaciones que a veces debo anteponer a mis devociones, pobre de mí.
    Mi labor docente está más ligada a pelotas que a letras pero debo reconocer que cada vez me seducen más las palabras y su armónico recreo; siempre me ha atraído la idea de recibir un jornal por jugar.
    Debo reconocer que mis conocimientos sobre arte son escasos y obvios, me ha enriquecido enormemente tu artículo, una delicia como todo lo que sale de tu pluma; me ha gustado especialmente la obra de Sanja Jankovic, no la conocía.
    Navegando por la red he encontrado una obra que me ha enamorado a primera vista, además me permitirá contestar a tu primera pregunta, no por conocimiento sinó por búsqueda. "La bouteille de vin" de Pablo Picasso que está en el Museo Vivanco de la Cultura del Vino. ¿Por qué? Música, colores, uva, vino, diversión y emoción, el vino es emoción.
    A la segunda pregunta no quiero ser osado, no debo demostrar mi ignorancia.
    "La poesia és la música de les paraules; el vi, la sang de la terra" Antonina Canyelles i Colom.
    Mi relación con el vino nace de la sangre de la tierra, aún hablo con cepas, aún así intento acercarme a la poesía, la música, las palabras, el arte, la pintura... la cultura, mi contacto con ella en gran medida es agrícola.
    ¡Saludos Alain! enriqueces.

  5. #5

    Disfraz

    en respuesta a Joaquin1965
    Ver mensaje de Joaquin1965

    Muy buenas, Joaquin.

    ¡ Caray ! Un docente universitario casado con una artista : vaya pareja haréis. Nunca podría ver este cuadro pero hay muchísimos cuadros dispersados en las colecciones privadas y sólo conocemos sus fotografias : por el ejemplo, " Nature morte aux huïtres et au verre de vin ", una pintura de Philippe Rousseau.
    No conozco " La merienda " : sé que Picasso pintó en 1926 " La bouteille de vin ", un óleo sobre lienzo, al estilo cubista. A mi parecer, no se trata del cuadro titulado " Le petit déjeuner ", porque representa a niños que desayunen y que uno de los dos tiene a la mano un vaso de jugo de granadina. Existe también " El almuerzo sobre la hierba " según Manet. Por otra parte, no hay que confundir una merienda con un almuerzo o un desayuno, si no todo se derrumba.
    La obra de Goya, a la que aludes, lleva otro título, si mal no recuerdo : " La merienda a orillas del Manzanares ", expuesta en el " Museo Nacional del Prado." Ignoro si este río está secando por el calentamento global, como los de Portugal o del sur de Francia : en España, los embalses están medio vacíos.
    Sólo conozco la estatua de Michelangelo, una obra cincelada en el marmol que representa al dios del vino, medio borracho, lo que era sorprendente en la época : es el florón del " Museo Nazionale del Bargello." Por cierto, lo ideal sería que las ciudades conservaran su apellido de origen : Firenze, London, New York o Kraków. Mira que no se puede traducir al francés Victoria Abril por Victoire Avril, Marisa Paredes por Maryse Murs ni Antonio Banderas por Antoine Drapeaux.

    Saludos envinados / Alain

  6. #6

    Disfraz

    en respuesta a Ralfilauren
    Ver mensaje de Ralfilauren

    Muy buenas, Rafel,

    No pasa nada. Estoy al tanto : el trabajo de profesor de escuela es mucho más difícil que el de docente de literatura en un liceo.
    Gracias por tus cumplidos : mira que este tema me daba vueltas en la cabeza, desde hace veinte años : la ocasión hace la tentación.
    El mundo es un pañuelo : esta mañana, hablaba con Joaquin de esta joya del cubismo. Prefiero a Juan Gris que pintó " Naturaleza muerta, con una botella de vino y una jarra de agua de barro " ( 1911 ), " Vaso, periódico y botella de vino " ( 1913 ) y, sobretodo, " La botella de Jerez de la Frontera " ( 1912.)
    Entiendo perfectamente lo que escribes :
    " Mi relación con el vino nace de la sangre de la tierra, aún hablo con cepas."
    Patrice Colin - véase mi primer artículo en este post de blog - habla con las viñas plantadas por su bisabuelo - Emilien Colin - y las acarician tiernamente. Mi tío abuelo, que elaboraba un vino con la pineau d'Aunis y un poco de cabernet franc, llamaba las cepas más viejas por su nombre : l'Ancienne, la Belle, la Tordue, la Costaude.
    Creo que son señales de buena salud mental.

    Te deseo un feliz domingo / Alain

Cookies en verema.com

Utilizamos cookies propias y de terceros con finalidades analíticas y para mostrarte publicidad relacionada con tus preferencias a partir de tus hábitos de navegación y tu perfil. Puedes configurar o rechazar las cookies haciendo click en “Configuración de cookies”. También puedes aceptar todas las cookies pulsando el botón “Aceptar”. Para más información puedes visitar nuestra Ver política de cookies.

Aceptar